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Le vocabulaire de la haine n’est pas compatible avec l’Evangile

Regionales-Le-vocabulaire-de-la-haine-n-est-pas-compatible-avec-l-Evangile_article_main Nous voici à deux jours des élections régionales et à un an et demi des présidentielles.
Les catholiques croyants et pratiquants sont de plus en plus tentés par les sirènes du Front National.
Toute une situation aux contours multiples (social, chômage, perte de sens, perte identitaire, situation économique et environnementale du monde…. ) poussent certains d’entre eux vers ce parti.
Pour suppléer au silence des évêques, un collectif de chrétiens vient de lancer un appel au titre explicite, relayé par La Croix: Le vocabulaire de la haine n’est pas compatible avec l’Evangile.

Vincent Soulage explique : « Cette question, il faut en parler en Eglise car, après y avoir longtemps résisté, l’électorat catholique se met à voter FN comme les autres. L’Eglise institutionnelle ne s’est pas exprimée, et ce silence fait débat dans les médias (débat dans Pèlerin, édito de JP Denis dans La Vie…). On doit se contenter des paroles intéressantes de quelques évêques, d’un appel très explicite du président de l’UEPAL (protestant) : « Nous ne devons pas apporter nos voix à celles et ceux qui promettent des lendemains qui chantent, en désignant les boucs émissaires dont l’élimination réglerait comme par enchantement tous les problèmes : les étrangers, les réfugiés, l’islam, l’Europe, la monnaie unique,… » ou de déclaration de laïcs.
Des prises de position claires sont utiles pour nous, militants de terrain et sur internet, lorsque nous sommes confrontés à ces militants de (extrème-)droite. Face à leur argumentaire sur les points non-négociables, il faut pouvoir réaffirmer fortement le désir chrétien d’une société fraternelle.


A la veille des élections, il semble important de relayer cet appel que voici :

« Citoyens français attachés aux valeurs de la République, en même temps que chrétiens de toutes confessions qui mettons au cœur de notre foi le message évangélique de justice, de paix et d’amour universel, nous éprouvons aujourd’hui une immense tristesse et une profonde inquiétude pour l’avenir de notre pays face à la spectaculaire poussée du Front National.
En effet, au moment même où la barbarie du terrorisme nous menace tous et n’a d’autre objectif que de nous diviser, ce parti politique, à son tour, met au centre de son projet la détestation de l’autre jusqu’à son rejet, osant même assimiler les migrants illégaux à une « métastase dans la société ».
Dans ces heures d’une extrême gravité, porteuses d’un danger mortel pour notre démocratie et notre vivre-ensemble, citoyens et croyants nous ne pouvons pas rester silencieux.
Citoyens nous n’accepterons jamais que la fraternité, valeur fondamentale de notre République, soit mise en péril par un parti qui use quotidiennement d’un vocabulaire d’exclusion et de haine. C’est pourquoi nous appelons nos compatriotes à se joindre à nous pour lui faire barrage par leur vote.

« La Bible manifeste un certain nombre d’exigences éthiques »
Croyants, nous rappelons à nos frères et sœurs chrétiens de toutes confessions que le discours du Front National n’est d’aucune façon compatible avec le message d’amour du Christ dans l’Evangile qui est le cœur de notre foi commune  :« J‘étais étranger et vous m’avez accueilli »  ;
« Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Nous n’avons pas oublié ce passage essentiel du document « Politique, Église et foi » adopté en octobre 1972 par l’Assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes sous la présidence du cardinal Roger Etchegaray et de Mgr Gabriel Matagrin :
« Il est clair que la Bible manifeste un certain nombre d’exigences éthiques qui sont tracées de façon tout à fait nette : le respect des pauvres, la défense des faibles, la protection des étrangers, la suspicion de la richesse, la condamnation de la domination exercée par l’argent, l’impératif primordial de la responsabilité personnelle, l’exercice de toute autorité comme un service, le renversement des pouvoirs totalitaires. La vigueur mobilisatrice de l’Évangile contre les situations de défi et d’abus – qui sont encore le lot de notre actualité – peut, certes, s’exprimer au travers de choix politiques différents, mais aucun chrétien n’a le droit, sous peine de trahir sa foi, de soutenir des options qui acceptent, prônent, engendrent ou consolident ce que la Révélation, tout comme la conscience humaine, réprouvent. »

Résister aux sirènes du repli sur soi

Ce texte dans lequel les chrétiens de toutes confessions peuvent retrouver l ‘écho direct des exigences évangéliques sonne aujourd’hui pour tous les croyants comme un appel à résister aux sirènes du repli sur soi. Cet appel il faudra le traduire demain dans notre vote, et après-demain, dans une réflexion collective indispensable pour relever le défi qui nous est lancé par la progression apparemment irrésistible du Front national dans les urnes, mais aussi dans les esprits. Cette réflexion implique d’ouvrir le débat dans toutes les couches de la société, dans les associations, les Églises, les universités, les syndicats et les formations politiques. Pour notre part, nous sommes décidés à y participer activement. »




Découvrir l’appel du collectifs des chrétiens et les premiers signataires dans le journal La Croix

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).