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Que signifie compassion et miséricorde ?

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Par expérience, nous savons que ces mots portent une connotation désuète, misérabiliste et sentent un peu « le renfermé » !
Et pourtant !
Pour nous, qui nous laissons travailler par les intuitions de Tabgha, nous savons tout le dynamisme et le souffle d’air frais qu’elles apportent.
D’emblée, notre expérience, notre approche tant psychologique que spirituelle, nous invitent à la modestie : nous savons que nous ne sommes que des instruments, des canaux pour que l’Esprit de Jésus fasse son « travail » à travers nous.
Compassion, tendresse et miséricorde ne sont pas directement nos affaires. Elles nous sont données.
Bien sûr, nous prenons notre part à leur actualisation en les vivant, les déployant, les adaptant à notre monde, notre société, notre époque.

Elles s’origine dans ce regard de tendresse du Père créant, « au commencement ». Et il « vit que cela était bon ».
obsèques des sans terre au Brésil

Obsèques des sans terre au Brésil

Avec lui, nous sommes dans ce septième jour de la création, participants, co-créateurs avec lui de la poursuite de son dessein d’amour, pour « porter du fruit » et être témoin d’une Vie qui vient d’ailleurs.
Nous savons que cette Vie est en chacun, au cœur même de celui qui est abîmé, défiguré : Nous apprenons ainsi à nous mettre à l’écoute de ce qu’il porte, sans qu’il le sache. En ce sens, les pauvres, sous toute les formes, sont nos maîtres… et nos frères.

Dans ses rencontres, Jésus appelle la foi de ses interlocuteurs, il prie pour eux, il les touche en leur communiquant santé et vie et non en étant contaminé par eux … Il les invite à rendre gloire à Dieu.
Avec le regard de Jésus, qui sait voir la soif de guérison plus que la maladie, la quête de sens plus que l’errance, nous apprenons à ouvrir les situations bloquées, les relations fermées, les lendemains incertains, dans l’espérance, la confiance et la certitude que l’avenir est ouvert en tout homme : pas de misérabilisme donc mais une capacité à inscrire une dynamique dans le vécu de chacun.
tiberineEn ce sens, nous nous disons communauté charismatique. Tout simplement en apprenant et en invitant à marcher au Souffle de l’Esprit qui ne cesse de se dire dans la vie de chacun, au quotidien.
Nous sommes des hommes et des femmes pétris de la Parole de Dieu . Cette Parole est vitale pour nous : elle nous permet de témoigner avec cohérence de ce qu’est une vie modelée par l’Esprit.

La miséricorde (avoir un cœur de pauvre) et la compassion (savoir souffrir avec l’autre) s’ancre dans la certitude que l’autre a en lui tous les moyens pour s’en sortir; c’est croire en sa liberté, c’est vivre un accompagnement et ne pas faire à sa place; c’est être présent, bien souvent pauvrement, sans rien dire. C’est vivre le non-jugement et c’est surtout « voir loin », c’est à dire voir la personne blessée et abimée, enfin guérie, inscrite dans une vie personnelle, sociale ou relationnelle apaisée.
Face à la haine, à la violence, à l’aveuglement qui tuent, Jésus renvoie des paroles de pardon et de remise totale de Lui au Père : Il remet sou Souffle et la source vive jaillit.  » En son corps il a tué la haine » nous dit l’apôtre Paul.
15792_rohingya_boat_1_460x230Nous vivons dans un monde déboussolé, sans repère aucun. La loi du plus fort, du plus débrouillard l’emporte. La finance et l’argent écrasent les familles et les peuples. Le profit tue l’homme ou au mieux l’atteint dans sa dignité. La religiosité, les traditions et le folklore détourne les hommes en recherche de l’essentiel et propose des substituts peu nourrissants.
N’est-ce pas la signification de l’appel répété du Pape François qui instaure en fin d’année 2015-2016 l’année de la Miséricorde ? C’est la grande affaire de notre temps. Sans elle nous courrons au désastre par le chacun pour soi, le repli identitaire, l’immédiateté et le manque de perspective.
Ses appels dérangent certains. Ses manières de faire prophétiques déstabilisent ceux qui croient aux « valeurs de toujours », à la tradition, à une certaine image standardisée de l’Eglise ou des institutions …
C’est bon signe ! C’est dans la remise en cause, le déplacement, la quête, la recherche que se dit la vérité de l’homme et du croyant.
Comment appeler au grand, au beau, au bon, au gratuit, à l’inédit ?
Sollicitude, compassion, tendresse en sont les portes d’entrée par excellence aujourd’hui pour les hommes de Dieu mais aussi pour tous les hommes « fils de paix » avec qui il fait bon participer en entrant dans leur « maison ».
Elles sont donc aussi les nôtres.