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Le nom de Dieu est miséricorde

1540-1-1 Dans son livre, qui vient de sortir, le pape François détaille sa vision du rôle de l’Église catholique dans l’époque moderne : elle a besoin de suivre de plus près l’exemple de Jésus et de chercher à « entrer dans l’obscurité » dans laquelle vivent beaucoup des gens d’aujourd’hui.
Le souverain pontife a également réagi fortement aux dirigeants de l’Église qui ont critiqué l’accent mis sur la nature infinie de la miséricorde de Dieu et qui suggèrent que cet accent obscurcit l’enseignements de l’Église.
François compare ces critiques aux «murmures de colère » que Jésus a aussi entendus « de ceux qui ont l’habitude de faire entrer les choses dans leurs idées préconçues et la pureté rituelle au lieu de se laisser surprendre par la réalité, par un plus grand amour ou un niveau plus élevé. «
« Jésus, dit le pape, va et guérit et intègre les marginalisés, ceux qui sont en dehors de la ville, ceux en dehors du campement. Ce faisant, il nous montre le chemin. «
Réfléchissant sur la guérison par Jésus du lépreux – qu’il était interdit de visiter ou de toucher en vertu de la loi mosaïque, de peur de provoquer une contamination au reste de la communauté – le pontife dit que les Évangiles montrent qu’il existe deux types de logique de la pensée et de la foi.
« D’une part, il y a la crainte de perdre celui qui est juste et sauvé, la brebis qui est déjà en toute sécurité à l’intérieur de l’enclos », dit François. « D’autre part, il y a le désir de sauver les pécheurs, les perdus, ceux qui sont de l’autre côté de la barrière. »
pape misericorde«La première est la logique des docteurs de la loi », dit le pape, en utilisant un terme qu’il reprend souvent dans ses homélies pour parler de ceux qui donnent la primauté au strict respect de l’enseignement de l’Église sur la pratique de la miséricorde.
«Jésus entre en contact avec le lépreux», dit François. « Il le touche. Ce faisant, il nous enseigne quoi faire, ou la logique à suivre, lorsque nous sommes confrontés à des personnes qui souffrent physiquement et spirituellement. »
Ce nouveau livre est le résultat d’une entrevue entre le pape et Andrea Tornielli, journaliste italien et coordinateur du nouveau site web Vatican Insider [1]. Le livre sera publié mardi dans 86 pays et environ 20 langues. NCR a reçu l’avance un exemplaire de la version en langue anglaise du texte.

Le livre contient une longue conversation que Tornielli a eue avec François en juillet 2015, juste après la visite du pape en Équateur, en Bolivie et au Paraguay après avoir présidé la réunion mondiale controversée de prélats catholiques connue comme un synode des évêques en octobre.
Tornielli précise dans l’avant-propos qu’il voulait poser des questions au pape sur les thèmes de la miséricorde et du pardon « pour analyser ce que ces mots signifient pour lui, comme homme et comme prêtre » dans le cadre de l’année du Jubilé de la miséricorde, ouverte par François le 8 décembre.

Sans-titre-2Tout au long des 99 pages de l’interview – divisé en neuf parties interconnectées dans le livre – le pontife parle abondamment de la façon dont il comprend la miséricorde et ce que cela signifie pour lui personnellement et pour l’Église au sens large. Il répond également à plusieurs points de ceux qui disent qu’il a trop mis l’accent sur la miséricorde, et offre une vision claire de la façon dont l’Église devrait agir à l’avenir. Il fonde souvent ses pensées sur les paraboles proposées par Jésus, en disant même une fois: « Nous devons revenir à l’Évangile. »
François propose également un certain nombre d’anecdotes personnelles de son travail sacerdotal et cite notamment quatre fois des homélies et des écrits d’Albino Luciani, l’homme qui a servi comme Jean-Paul Ier pour seulement 33 jours avant sa mort soudaine le 28 septembre 1978.

Décrivant ce que l’Église devrait faire aujourd’hui, François dit clairement: « Nous devons entrer dans l’obscurité, la nuit où vivent tant de nos frères. Nous devons être en mesure de prendre contact avec eux et leur faire sentir notre proximité, sans nous laisser envelopper dans les ténèbres et influencer par elle. »
«Prendre soin des parias et des pécheurs ne signifie pas laisser les loups attaquer le troupeau», dit le pontife. « Cela signifie essayer d’atteindre tout le monde en partageant l’expérience de la miséricorde, que nous avons vécue nous-mêmes, sans jamais céder à la tentation de penser que nous sommes justes ou parfaits. »

Parlant plus spécifiquement des soi-disant «docteurs de la loi, » le pape parle encore clairement.
«Je dirai qu’il y a souvent une sorte d’hypocrisie en eux, une adhésion formelle à la loi qui cache des blessures très profondes», déclare François. «Jésus utilise des mots durs, il les définit comme des« sépulcres blanchis » qui apparaissent dévots de l’extérieur, mais à l’intérieur, à l’intérieur des hypocrites…. »
« Ce sont des hommes qui vivent attachés à la lettre de la loi, mais qui négligent l’amour, des hommes, qui ne savent que fermer les portes et dessiner les frontières», dit le pape.
« Le chapitre 23 de l’Évangile de Matthieu est très clair à ce sujet; nous avons besoin d’y retourner pour comprendre ce qu’est l’Église et ce qu’elle ne doit jamais être », poursuit François.
« Il décrit les attitudes de ceux qui lient des fardeaux lourds et les mettent sur les épaules des autres hommes, mais qui ne veulent pas bouger le petit doigt, ce sont ceux qui aiment la place d’honneur et désirent être appelés maîtres, » déclare le pape.

« Ce comportement surgit quand une personne perd le sens de la crainte pour le salut qui lui a été accordé » poursuit-il.
« Quand une personne se sent un peu plus en sécurité, elle commence à s’approprier des facultés qui ne sont pas les siennes, mais qui viennent du Seigneur, » dit-il. « La crainte semble disparaître, et c’est cela qui est la base du cléricalisme et de la conduite des gens qui se sentent purs. Ce qui prévaut alors est une adhésion formelle à des règles et à des schémas mentaux. »
« Parfois, je me suis surpris à penser que quelques-unes de ces personnes très rigides feraient bien de glisser un peu, afin qu’elles puissent se rappeler qu’elles sont aussi pécheresses et donc rencontrer Jésus, » dit François.

– [1] http://www.lastampa.it/vaticaninsider
disponible aussi en anglais : http://www.lastampa.it/vaticaninsider/eng
– Source : http://ncronline.org/news/vatican/new-interview-francis-pushes-church-big-mercy-tough-law
– Traduction : Lucienne Gouguenheim NSAE
On peut lire aussi :
– dans La Vie : le nom de Dieu est miséricorde
– dans la Croix

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).