Color Selector

default niceblue intenseblue otherblue blue puregreen grassgreen green olive gold orange pink fuchsia violet red

Container Selector

Méditer …

Voici une méditation de Léone Bréard, à partir du tableau de Lambert-Rucki dans la basilique Notre Dame de la Trinité de Blois.

Lamber-Rucky En contemplant ce tableau, ce que je vois surtout, c’est un cri :
cri des hommes perdus, cri des hommes éperdus.
Et j’entends l’intensité de ce cri
mais aussi l’intensité de la rencontre … son enjeu, sa vérité, son dépouillement …
Et Jésus … Jésus vers qui ils vont, vers qui tout va, Jésus, là, seul, si présent : Jésus-Sauveur.

… les hommes,
Les hommes … déformés … défigurés … abimés à en pleurer,
des hommes qui ont mal, très mal
des hommes qui n’en peuvent plus sur leurs béquilles
qui s’effondreraient le long de leurs béquilles si, en eux, un autre mouvement ne cessait de les tendre vers un Autre,
vers Jésus.
Des noms me viennent, hommes et femmes blessés, pleins de chagrin,
tendus vers autre chose, ne sachant pas toujours que cette autre chose
c’est Quelqu’un …

… les béquilles,
Les béquilles si tristes, si dérisoires, si longues
mais si belles dans leur pauvreté.

Si tristes … elles révèlent l’impuissance, l’infirmité
elles soulignent la difformité qu’elles soutiennent
elles sont là, dérisoire appui d’une marche qui s’épuise.
Si belles dans leur pauvreté
soutenant cette marche qui conduit à Jésus
elles sont là dans cette rencontre
disant la vérité de l’homme livré à lui seul
disant la vérité de l’homme cherchant sa vie
elles sont là … elles ont conduit jusque là … elles ont à être là.

… le cri,
Ce cri qui chaque jour surgit …
plainte, gémissement, appel,
appel désespéré, quête de pitié, interrogation angoissée.v Et en même temps il est vision.
Ce cri, il voit Celui vers qui il va
il est vision au cœur de l’homme de qui peut le sauver
il est vision au cœur de l’homme de Celui qui le sauve
il est ce regard, ces mains tendues,
il est appel et il devient tendresse vers Celui qu’il appelle.

Ce cri, …c ‘est le mien pour moi, pour nous, pour tous les hommes,
Ce cri de tous les hommes, il est là en moi
Et mon cri s’inscrit là, dans le cri si souffrant de tous les hommes
en croix.

… et Jésus.
Jésus, si présent, surprenant …
Regard compatissant, voyant tout,
Cœur plein de confiance, de tendresse, de miséricorde,
de son geste en même temps il accueille et redresse.
D’une main, il invite, crée la proximité
que l’homme désemparé n’oserait s’accorder
et de l’autre en même temps suscite le redressement.v Son geste plein de tendresse tire, étire le déploiement laborieux,
désarmé
qui appelle dans l’homme toute sa dignité
et célèbre sa vraie beauté.

Jésus, seul … Aucun décor, aucun environnement … Pourquoi ?
Ceux qui vont jusqu’à Lui ne peuvent plus voir que Lui.
Ils ont tout essayé et tout les a lâchés.
De tout autre moyen, ils savent la vanité.
Et là, ils viennent désemparés vers un dernier moyen.
Mais ce n’est plus un moyen : c’est Quelqu’un.
Quelqu’un … une présence, un regard, des bras ouverts,
un cœur de Fils qui dit le Père
Jésus-Sauveur …
Et l’homme est appelé… Appelé, il est sauvé.

L’humanité attend … mais Jésus tout autant nous attend.
Son regard est posé … saurons-nous le donner ?
Et sa main est tendue … nous, saurons-nous l’offrir ?
Son geste est commencé … saurons-nous l’achever ?
Les béquilles tombent quand l’homme est tant aimé,
L’Homme ressuscité … saurons-nous l’appeler ?