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Synode :Pour une réelle communion malgré les tensions

arton245Partisans de la Tradition, Réformateurs, partisans du statu quo, le Synode cristallise les passions en particulier autour de la questions des divorcés remariés. Que dire ? Les débats d’idées, dans le respect des uns et des autres a toujours porté fruit. Sommes-nous encore dans ce profil ? Il semble se dessiner un logique militante dans tous les « partis » qui devient préjudiciable à la bonne marche du dialogue.
Les évêques africains qui s’estimaient peu entendus lors de la dernière préparation  veulent « peser sur le débat ».
Figure de proue de la militance traditionnelle, le Cardinal Sarah ne fait pas dans la dentelle de son habit de cardinal. Qu’on en juge plutôt :
« Il y a de nouveaux défis par rapport au synode de 1980. Un discernement théologique nous permet de voir à notre époque deux menaces inattendues […] situées sur des pôles opposés : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique : laïcisme athée contre fanatisme religieux. Pour utiliser un slogan, nous nous trouvons entre “l’idéologie du genre et l’État islamique”. Les massacres islamiques et les exigences libertaires se disputent régulièrement la première page des journaux. […] De ces deux radicalisations se lèvent les deux grandes menaces contre la famille : sa désintégration subjectiviste dans l’Occident sécularisé, par le divorce rapide et facile, l’avortement, les unions homosexuelles, l’euthanasie, etc. (cf. la gender theory, les FEMEN, le lobby LGBT, le Planning familial…). D’autre part, la pseudo-famille de l’islam idéologisé qui légitime la polygamie, l’asservissement des femmes, l’esclavage sexuel, le mariage des enfants, etc. (cf. al-Qaida, État islamique, Boko Haram…). […]
Ces deux mouvements […] encouragent la confusion (homo-gamie) ou la subordination (poly-gamie). En outre, ils postulent une loi universelle et totalitaire, sont violemment intolérants, destructeurs des familles, de la société et de l’Église, et sont ouvertement christianophobes. […]

Nous devons être inclusifs et accueillants à tout ce qui est humain ; mais ce qui vient de l’Ennemi ne peut pas et ne doit pas être assimilé. […] Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui. »
Voila un discours binaire d’enfermement et culpabilisant pour les intéressés. Comment ne pas s’en détourner et fuir une institution aussi « débile » dans ses propos ? On se demande en quoi ces déclarations mortifères peuvent aider chacun à entrer dans une démarche de recherche spirituelle : quelle rapport avec la démarche de miséricorde du Christ dans les Évangiles ?
Il y a de quoi rester pantois devant tant d’amalgames et de confusions des genres : liberté occidentale et fondamentalisme islamiste, « théorie » du genre et état islamique, nazisme et homosexualité… L’outrance serait-elle le moyen d’avoir raison et de justifier l’injustifiable ? La manière d’asséner est-elle un argument imparable ?
Le problème c’est que les mouvements réformateurs surfent sur ce bêtisier et promeuvent son dernier livre « admirable » et « incontournable ». « Enfin une parole forte, disent-ils, face à la chienlit moderniste de Rome ». Il devient « l’honneur de l’Eglise avec d’autre évêques ou cardinaux qui résistent à la formidable poussée des forces du monde dont certaines sont particulièrement obscures ». cardinal_sarahEt c’est là que ça coince :  en affirmant ses énormités et ses outrances, le cardinal Sarah crée, autour de lui, des défenseurs et des émules tout heureux de s’opposer à toute évolution doctrinale ou même pastorale de l’Église sur les questions de morale sexuelle et familiale. Il n’y a plus de débat de fond mais des actions fortes pour vouloir imposer ses idées.
On voit le danger : guerre de tranchées, mise en place d’antagonismes (les bons et les mauvais, le force du mal et du bien, la bonne et mauvaise doctrine…), et obligation de choisir son camp, sous peine d’exclusion ou « d’excommunication ». Bref, pour le synode « c’est pas gagné !  » Quelles que soient les outrances de chaque « camp », en un mot, le danger c’est celui de la communion à l’intérieur de l’Eglise et celui de sa crédibilité à l’extérieur. Comment prêcher l’amour miséricordieux du Père auprès de ceux qui sont en souffrance si on ne parle que d’exclusion et de conditions ? … si on affirme sans nuance qu’ homosexuels et divorcés « sont violemment intolérants, destructeurs des familles, de la société et de l’Église, et sont ouvertement christianophobes… » ? et si l’Eglise tient un discours totalement inadapté aux réalités familiales contemporaines…
Tout compte fait nous préférons les approches ouvertes à l’Inconnu de l’Esprit, au dialogue plus qu’aux rapports de force, à l’écoute des signes de notre temps : elles nous vont mieux ! Quitte à quitter sécurité et certitude dogmatiques. 
Il suffirait peut-être que l’Eglise parle un peu plus d’amour et d’un peu moins de doctrine et que chaque homme s’inspire de la vie du Christ, de ses paroles de pardon et de bienveillance…. de sa vie, mais aussi de ses paroles qui libèrent et ne condamnent pas, qui rassemblent et n’envoient pas en guerre…

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).