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“Nulle part, en France”

nulle-part-en-FranceNous relayons avec plaisir la suggestion de Marie, une de nos abonnés, pour vous proposer ce court métrage de Yolande Moreau proposé sur « ARTE Reportage« . Elle pose son regard sur les camps de réfugiés de Calais et de Grande-Synthe.
Ni reportage ni documentaire, dans cet entre-deux assumé, elle nous emmène pendant 30 minutes «Nulle part, en France».
Centré sur la trajectoire d’un jeune Kurde de 28 ans, qui aspire à rejoindre l’Angleterre, son reportage, traversé de longs plans immobiles et d’interviews, est bercé par les poèmes de Laurent Gaudé.
Voici un témoignage poignant sur ces vies qui s’enlisent dans la boue de Calais et de Grande-Synthe

Extraits de la présentation de Télérama : …« Regardez-le s’en aller au loin, Spirit of France — l’esprit de France. La République a laissé tomber un peu d’elle-même dans la boue de Grande-Synthe. Ci-gît l’Europe et son concert d’égoïsmes. »
Sur les flots de la Manche, le ferry de la compagnie P&O file à l’anglaise. Mais pour les réfugiés des camps environnants, le voyage n’aura pas lieu. Alors, la caméra se tourne longuement vers une fillette aux yeux tristes, qui patauge dans une flaque saumâtre. La voix reprend. « Ci-gît l’Europe, oui, si elle abandonne l’esprit pour embrasser la peur. »
Ce timbre doux que transcende une perceptible colère, c’est celui de Yolande Moreau. Ces mots scandés, qui battent comme un ressac la mesure des images, ce sont ceux du romancier Laurent Gaudé, qu’elle a sollicité pour l’accompagner vers Nulle part, en France, sa première incursion hors du champ de la fiction…
Comme le présente Télérama, c’est avec la pudeur d’un regard dénué de toute velléité d’enjoliver, de surplomber ou de juger qu’elle a réalisé ce film. . «  Crapahuter toute la journée dans la boue et les excréments, c’est épuisant. Alors, dès qu’on se posait pour faire une scène, Yolande dépliait sa chaise. Et se mettait, de fait, à hauteur des réfugiés avec lesquels elle discutait », rapporte la cadreuse. Comment mieux rendre leur dignité humaine à ceux que l’on a vus errer au milieu des rats crevés et des poubelles que de commencer par les regarder dans les yeux ? Mais quand on lui parle de film militant, elle fronce les sourcils. Pourtant, sur les images qui défilent, la voix reprend : «  La France est peureuse et l’Europe tout entière prend des airs de fossoyeur. Mais ne nous y trompons pas : ce qu’on enterre avec nos bulldozers, ce ne sont pas les tentes des migrants, c’est la passion européenne. »
Durée 54 mn
(Seules les quelques premières minutes retraçant l’itinéraire du migrant ne sont pas en Français)


Nulle part en France de Yolande Moreau sur Arte relayé par Tuxboard

le site d’Arte
l’avis de Télérama
l’interview de Yolande Moreau à propos de ce documentaire

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).