Color Selector

default niceblue intenseblue otherblue blue puregreen grassgreen green olive gold orange pink fuchsia violet red

Container Selector

Consternant !

drapeau_1En cette période de fêtes, dite « trêve des confiseurs », il est étonnant et agaçant de voir comment le gouvernement ( et tous les gouvernements de tous temps et tous lieux) prendre ou proposer des mesures pour faire passer des lois à la sauvette en fin d’année ou les mettre sur la place publique histoire de préparer le terrain.
Peu de députés sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Ils votent à mains levée des lois difficiles à faire passer en temps ordinaire.
Médias et citoyens sont occupés ailleurs et les couleuvres ne se découvriront que dans quelques jours.
Nommons en deux, par exemple, qui nous interrogent :

– la déchéance de nationalité : Jamais encore un gouvernement n’avait repris à son compte une mesure emblématique du Front national. Une « ligne rouge » a été franchie, selon les mots repris par plusieurs députés socialistes. « C’est une mesure à caractère hautement symbolique. » nous dit Manuel Valls. Oui, mais de quoi ?
Personne, depuis les drames de la Seconde Guerre mondiale, n’avait osé toucher à la nationalité . Seul le Front national en faisait son commerce.
En quoi cela est gênant, même si la droite applaudit ?
Cette future loi « pose atteinte aux principes d’égalité de tous les Français, ne lutte en rien contre l’endoctrinement et le terrorisme, jette la suspicion sur certains compatriotes et fait en outre porter sur d’autres pays la responsabilité de prendre en charge les “échecs” français », estime, par exemple, le député socialiste Pouria Amirshahi.
Pour son collègue Jean-Jacques Candelier, « outre le fait que la menace de déchéance de nationalité ne saurait dissuader un djihadiste fanatique de passer à l’acte, cette mesure issue du corpus idéologique de l’extrême droite est dangereuse car elle divise et hiérarchise les Français. Cet amalgame honteux entre terrorisme et binationalité fait régner un air de suspicion malsain sur certains de nos compatriotes ».
De leur côté, les écologistes appellent les parlementaires « à refuser en conscience cette insupportable atteinte aux principes d’égalité et de fraternité ».
On le voit à travers ces quelques réactions, ce sont les fondements de notre vivre ensemble qui sont remis en cause.
En sacrifiant un peu plus la République à un État policier qui ne dit pas son nom, le gouvernement promeut une inégalité insupportable et stigmatisante – en plus d’être totalement inutile et inefficace dans la lutte contre le terrorisme… le tout dans une extrême confusion…

– Une autre loi vise les choix sécuritaires extrêmement inquiétants pour les libertés individuelles et collectives symbolisés par l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution. « C’est une mesure identitaire qui balafre le visage de la République ».
« Le gouvernement a décidé de placer les idées et propositions de la droite extrême et de l’extrême droite au cœur du débat public et de leur donner corps dans les principes constitutionnels… La situation est très inquiétante. La République, ses principes, ses valeurs, ne sont aujourd’hui plus défendus… Nous devons et devrons redoubler de solidarité avec les millions de français ainsi stigmatisés en raison de leurs origines. C’est à la résistance morale et politique qu’il va désormais falloir s’atteler pour préserver la République des démons identitaires qui la consume à grand feu… Ainsi s’exprime Patrick le Hyaric dans l’Humanité.
Là aussi, ce sont les fondements de la démocratie qui sont remis en cause.

Toutes ces manœuvres « politiciennes » et démagogiques nous invitent à la vigilance et à la lucidité en lisant « entre les lignes » de nos journaux ce qui se trame derrière le dos des citoyens.
Ces mesures préparent une voie royale pour le FN : Face aux risques de division, aux clivages, aux exclusions, la xénophobie et le racisme vont grandir au détriment de certains citoyens alors considéré « de seconde zone », en particulier les musulmans (d’origine, de foi, de culture) qui seront alors (et le sont déjà) les boucs émissaires principaux de notre époque insécurisée et déboussolée…
Comment ne pas entendre les appels du pape François à ce que les chrétiens s’engagent en politique pour apporter du sens, un peu d’humanité, d’éthique (espérons-le) dans ce marigot politique ?

lire l’appel de la Cimade « sortir de l’état d’urgence »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).