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Curieux, des décideurs qui ne ne proposent rien ou peu …

Deux grandes rencontres viennent de s’achever : la conférence sur le climat à Bonn, préparatoire à la COP 21 à Paris, et le synode des évêques sur la famille au Vatican.
Curieusement dans les deux cas, les bilans sont mitigés et décevants pour ne pas dire plus. La prudence et la recherche de compromis laissent les réponses pour un « après ». Ce sont pourtant deux enjeux cruciaux. L’un, vital pour l’avenir de la planète et du monde. L’autre pour la crédibilité de l’Eglise et la pertinence de l’annonce de son message de miséricorde.

Les cyniques pourront dire : il n’y a plus rien d’urgent maintenant, c’est trop tard :les chances de limiter le réchauffement à moins de 2° sont désormais infimes. Mais la terre, elle, elle  s’en sortira : à l’échelle cosmique qu’est-ce que quelques centaines de millions d’années pour se refaire une santé ? Quand aux hommes qu’elle abrite, ils n’ont que ce qu’ils méritent… et que les plus forts et les plus débrouillards gagnent ! (N’est-ce pas ce qui se passe déjà ?) Pour l’Eglise, à l’aune de ses 2000 ans d’histoire, elle a su toujours retomber sur ses pieds, certes avec retard, mais, bon siècles mal siècles, elle va son bonhomme de chemin…
Passons sur les égoïstes intérêts nationaux ou les crispations des Eglises locales (à l’échelle des continents), passons sur les lobbys qui ne veulent rien perdre de leur pouvoir et de leur argent…

Ce qui donne à réfléchir c’est la difficulté à se mettre d’accord … A trop vouloir contenter tout le monde, on tire vers le bas et vers le plus petit dénominateur commun. Personne ainsi n’est froissé et on tâche d’aller dans le sens du poil de tous !
Les évêques, eux, remettent le « bébé » au Pape François pour trancher : plus facile dans un fonctionnement pyramidale où la démocratie n’est pas le fort de l’Eglise. A lui de décider… Nous touchons là les limites de la démocratie qui, à défaut de la recherche d’un bien commun n’est plus capable de penser au moins à l’intérêt général…
Comment se fait-il que des personnes compétentes, techniciennes dans leur domaine, bardées de savoir, de diplômes et d’expérience s’en remettent à d’autres pour décider ? Ils renvoient la balle à des politiques souvent englués dans des magouilles politiciennes, aux vues à court terme et intéressées, ou a des instances décisionnelles autres ? il y a comme une immaturité et une peur de s’engager dans quelque chose qui pourrait déplaire et qu’il faut pourtant mettre en place quitte à décevoir beaucoup… mais c’est le lot de toute démocratie. Par définition elle est fragile.

Video-Paris-inondations-aout-2011Ce qui donne à réfléchir encore c’est qu’il y a urgence. Des pays s’enfoncent dans la mer, d’autres n’ont plus d’eau potable sur les littoraux (qui accueillent plus de la moitié de la population de la planète; 75 % dans 15 ans), d’autres encore subissent typhons, ouragans avec leur lots de destruction, de morts, ou sécheresse tout aussi meurtrières …
Pour l’Eglise, à vouloir trop s’accrocher à une certaine Tradition, et à l’intégrité de la Doctrine, elle ne voit plus qu’elle est désertée de plus en plus. Et plutôt que de retenir ceux qui partent, de lassitude et sur la pointe des pieds, elle s’arque-boute et renvoie à plus tard au nom d’un consensus aussi illusoire  que mou.
Autre interrogation : l’incapacité de la majorité des gens à se remettre en cause, à réfléchir. Il y a comme une bulle autour de chacun qui protège et sécurise tout un petit monde  personnel fermé : la famille, les amis et relations proches.
Ce désintérêt et cette fatigue intellectuelle et morale questionnent. Bien sûr, on voit des générosités immédiates et ponctuelles.  Comment élargir ces ouvertures au monde, à l’avenir, à la solidarité inscrite dans le temps ? Quelles places ont les médias en proposant des évasions futiles ? Quelles collusions entretiennent-ils avec les politiques du moment et de tous bords pour ne pas vouloir aborder enfin les choses sérieuses  ?

La « solution » ne viendrait-elle pas, malgré tout, de « la base » ? Les associations citoyennes, l’opinion publique, font de plus en plus pression pour faire bouger les lignes. Certains même, ne croient plus à ces actions et entament leur propre « révolution ». Ils n’attendent rien de personne et vont leur chemin, seuls, dans leur conversion écologique ou spirituelle. Petit à petit des réseaux se créent, essaiment, appellent…
Dans l’Eglise, le « sensu fidei », le bon sens du peuple de Dieu, veut dire son mot. Trouvera-t-il un écho auprès des responsables ? XVMd4c92838-7a72-11e5-9a1f-aa8e58b46d90
Je crois que nous devons être attentif à ces courants populaires dans les semaines qui viennent. Ils se diront dans ces enjeux climatiques et ecclésiaux mais aussi dans un troisième qui avance en catimini : le pacte transatlantique; Il veut s’imposer au mépris de toute démocratie. Moins on en parle, mieux  il se porte.  L’échéance est proche.
Plus la société civile et religieuse se mobilisera et se prendra en main, plus les chances de trouver des réponses fiables, pérennes et pour le bien de tous aboutiront.
Nous vivons une époque charnière. L’avenir sera ce que nous en ferons aujourd’hui, dès maintenant. Prenons notre devenir en main. Il nous faut être présents au cœur de ces mutations qui ne se feront pas sans douleur. Faisons nôtre l’invitation du pape qui appelle à une « révolution de la tendresse ».
Alors, courage ! « J’ai vaincu le monde » nous dit le Christ. Xavier  

2 Comments

  • ceci est un essai

  • Merci au pape François !

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).