« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
Ce sont exactement les mêmes passages du discours du pape que j’avais relevés. Ils sont dans la continuité du discours de clôture de la première session de ce synode sur la famille. Avec d’autres extraits, ils me donnent une grande espérance pour notre Église. Ils appellent à une profonde conversion de nos regards et de nos cœurs. A la veille de l’ouverture de l’année de la Miséricorde, quel bonheur, quelle joie pour moi, membre de la communauté Tabgha, de voir mon Église (peuple rassemblé) invitée à vivre une réelle compassion en Résurrection pour tout Homme, quelque soit son histoire, sa culture.
Il y a une beauté (malgré la difficulté !) dans le souci de notre pape à impulser une évolution prenant en compte la diversité des cultures et à maintenir l’unité du corps. C’est sans doute là toute la richesse d’un fonctionnement synodale qui n’a rien, ni d’une démocratie, ni d’un consensus mou.
A ce sujet on peut relire le discours du pape en date du Samedi 17 octobre 2015 à l’occasion du 50ième anniversaire de l’institution du synode des évêques. En voici quelques passages :
« Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Eglise le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission. Le chemin de la synodalité est justement celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire. » […] « Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Evêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique. » […] « Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter « est plus qu’entendre ». C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7). » […] « Je suis persuadé que, dans une Église synodale, même l’exercice du primat pétrinien pourra recevoir une plus grande lumière. Le Pape ne se trouve pas, tout seul, au-dessus de l’Église, mais en elle comme baptisé parmi les baptisés et dans le Collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps – comme Successeur de l’apôtre Pierre – à guider l’Église de Rome qui préside dans l’amour toutes les Églises. »