Fresque Romane du cloitre de l’Abbaye de la Trinité à Vendôme
Qu’est-ce que le Christ a vécu à Tabgha ?
La tradition chrétienne situe des lieux importants de la vie du Christ.
Traditionnellement donc, c’est dans ce lieu, à Tabgha, que se situent :
– l’appel des premiers disciples (Jean 2)
« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. «
– la multiplication des pains (Marc 6) :
Là,
« Jésus vit une grande foule. Il fut pris de compassion pour eux parce qu’ils erraient comme des brebis sans berger. Il se mit à leur enseigner beaucoup de choses et à les nourrir. »
– les apparitions de Jésus après le Résurrection (Jean 21) :
Eh ! les enfants avez-vous du poissons ? … Jetez le filet à droite et vous trouverez…. « …Apportez ces poissons que vous venez de prendre… »
– les enseignements de Jésus à partir d’une barque, non loin du rivage, face à la foule resté sur les bords, comme dans un amphithéâtre naturel
– Le sermon sur la Montagne : La colline des Béatitudes s’élève derrière le site. Là, Jésus prononça son discours.
Ne peut-on pas dire que les 7 sources, à l’origine du mot « Tabgha », aujourd’hui taries, sont remplacées, symboliquement, par celles des 7 Béatitudes proclamées au haut de la colline qui surplombe le site de Tabgha ?
La multiplication des pains
Toutes les régions autour du lac de Tibériade sont des terres de passage, ouvertes aux échanges et aux transactions commerciales. Elles sont de tous temps carrefours entre le croissant fertile de l’Irak et l’Égypte.
Dans ces lieux, Jésus s’est ouvert à l’universel, à commencer par les plus proches, les habitants de la région. Ce qui frappe, c’est son regard pour ces hommes et ces femmes
« qui errent comme des brebis sans berger ». Confrontées au non-sens, à la désespérance, face à ces foules, les entrailles de Jésus se
retournent, frémissent de compassion ».
Au cœur des fermetures, des impuissances, des non-dits, comme lors des apparitions après sa résurrection, il ouvre l’avenir : rien n’est figé, tout est possible. Il appelle encore et toujours à la Vie.
Pas n’importe laquelle : il invite les hommes à
« jeter le filet à droite ». Qu’est-ce à dire ? Jetez le filet à droite c’est travailler aux affaires du Père, de concert avec lui. C’est ne plus compter sur ses propres forces mais consentir à dépendre d’un Autre…
A Tabgha, le Christ appelle les hommes à vivre la tendresse pour tous, la compassion pour les plus fragiles, à croire en la vie plus forte que toutes les morts et les stérilités qui traversent les relations et le quotidien…