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Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel

obama-hiroshima« … Aujourd’hui, j’affirme clairement et avec conviction l’engagement de l’Amérique à rechercher la paix et la sécurité dans un monde sans armes nucléaires…
… Premièrement, les Etats-Unis vont prendre des mesures concrètes en faveur d’un monde sans armes nucléaires.
Pour mettre un terme à l’esprit de la guerre froide, nous réduirons le rôle des armes nucléaires dans notre stratégie de sécurité nationale et nous inciterons les autres pays à faire de même… Pour parvenir à une interdiction globale sur les essais nucléaires, mon administration va immédiatement et énergiquement se consacrer à la ratification par le Sénat américain du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires…
Deuxièmement, tous ensemble, nous allons consolider le Traité de non-prolifération nucléaire comme base de coopération… »

C’était le 4 juin 2009 à Prague que Barack Obama prononçait un très beau et prometteur discours dont proviennent les extraits ci dessus. Cela lui avait valu le prix Nobel de la Paix.

Il est aujourd’hui en fin de mandat… à la recherche d’une postérité dans l’Histoire. Son déplacement récent à Hiroshima au Japon, (pays où les Etats Unis ont été le seul pays a expérimenté la bombe atomique faisant plus de 210 000 morts d’un coup – avec Nagasaki), participe à cette quête de notoriété après son départ. Notre président François Hollande était présent.
Obama a-t-il pour autant respecté ses engagements de Prague ?
On peut en douter quand on sait que non loin de lui, quand il disposait une couronne de fleurs à la mémoire des victimes, se tenait un militaire avec une mallette en aluminium d’une vingtaine de kilos à la main : Elle contient les instructions et les codes permettant de déclencher l’équivalent de 22.000 Hiroshima en quelques minutes.
On peut en douter encore quand on sait qu’il a donné son feu vert à un gigantesque programme, évalué à 1.000 milliards de dollars sur les 30 prochaines années, visant à renouveler entièrement l’arsenal américain : missiles intercontinentaux, sous-marins, bombardiers, têtes nucléaires…
On ne peut totalement le blâmer quand on sait qu’il s’est heurté autant à la mauvaise volonté des Russes, qu’ à l’hostilité des républicains et à la bureaucratie de son propre pays. Seul point positif sur ce sujet c’est l’accord passé avec l’Iran le 14 juillet 2015, qui interdit à ce pays de développer la bombe.
Modeste progrès donc, peu à la hauteur des ambitions de départ qui nous laissent en Europe quelque 200 bombes américaines H B61 réparties entre l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie…
« Pas en France ? » direz-vous … Bien sûr que non ! Dans la mesure où elle possède sa propre puissance nucléaire et qu’elle fait partie de l’Otan.
Ce qui ne l’empêche pas de condamner les essais récents de la Corée du Nord : elle serait plus crédible si elle s’engageait plus résolument à réduire sa puissance nucléaire, et à accompagner les efforts internationaux pour renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires…

Photo de famille des dirigeants du monde autour du président américain Barack Obama pour le sommet de la "sûreté nucléaire" à Washington le 1er avril 2016 - MANDEL NGAN AFP

Photo de famille des dirigeants du monde autour du président américain Barack Obama pour le sommet de la « sûreté nucléaire » à Washington le 1er avril 2016 – MANDEL NGAN AFP

Aujourd’hui, l’arme nucléaire se répand (Corée, Pakistan…) On peut même affirmer que le processus de fabrication de bombes artisanales que certains terroristes ou « fous de Dieu » apprendront bien vite à maîtriser est pratiquement là.
Plutôt que de se réjouir de ces paroles mensongères et hypocrites, on ne peut que condamner discours et ces actes qui constituent une grave atteinte à la sécurité de la planète.
C’est un véritable recul au moment où le récent Comité Préparatoire de la Conférence de Révision du Traité de Non Prolifération (TNP) de 2010 à New York, a validé un agenda qui permet d’envisager sérieusement la perspective d’un désarmement nucléaire.

Que faire ?
– Réfléchir d’abord et être lucide pour apprendre de l’Histoire et admettre l’horreur humanitaire des armes nucléaires et leur inutilité dans les doctrines de sécurité mondiale
– participer aussi par voie de pétitions pour lutter contre la prolifération nucléaire : ce sont seules armes de destruction massive à ne pas être interdite explicitement par la législation internationale.
– adhérer au mouvements non-violents ou de lutte contre le nucléaire : ICAN, Réseau sortir du nucléaire, non violence

-voir encore : Obama en visite à Hiroshima : le geste vide de sens d’un président immoral
– lire la lettre ouverte de jean Marie Muller aux évêques de France (2010)

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).