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Abolir l’infaillibilité pontificale ?

hans-kung Hans Küng a écrit au pape François une lettre demandant l’ouverture d’un débat sur l’infaillibilité du pape, rapporte le 9 mars 2016 l’agence de presse catholique allemande KNA.
Hans Küng avait, déjà en 1970, critiqué les fondements de ce dogme de l’Eglise catholique.
Il le fait à l’abord de ses 88 ans la semaine prochaine. Hans Küng est prêtre et théologien catholique suisse. Le cinquième volume de ses œuvres complètes, intitulé « Infaillibilité », vient d’être publié par la maison d’édition allemande Herder. Dans le cadre de cette publication, Küng a écrit cet « appel pressant à François pour permettre une discussion ouverte et impartiale sur l’infaillibilité du pape et des évêques.»
L’infaillibilité du pape est l’un des principes les plus discutés au sein de l’Eglise. Le dogme a été adopté le 18 juillet 1870, lors du premier Concile du Vatican. Le document Pastor aeternus note que le pape donne des enseignements infaillibles lorsqu’il parle “ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Eglise .
Depuis la définition du dogme, une seule décision a toutefois été prise “ex cathedra”: en 1950, le pape Pie XII a proclamé comme dogme de la foi l’Assomption corporelle au ciel de Marie.
A ce jour, il ne fait pas de doute que le dogme de l’infaillibilité constitue un obstacle dans le dialogue avec les autres confessions et un sujet de débat au sein du monde catholique. Le Patriarche orthodoxe Bartholomée Ier de Constantinople a ainsi déclaré en 1993 que “par-dessus tout, les principes de primauté et d’infaillibilité nous séparent.”

Pour Hans Küng, ce dogme de la foi « a bloqué tacitement, toutes les réformes du concile qui auraient nécessité un examen sur des positions dogmatiques antérieures ». Il souhaite « une révision constructive du dogme de l’infaillibilité » qui rendra possible un véritable renouvellement de l’Église. Souhaitons que dans l’ Église « une discussion libre, impartiale et sans préjugé de toutes les questions en suspens et réprimées qui ont à voir avec le dogme de l’infaillibilité » se fasse jour. Le théologien donne le chemin : il faut éviter « un dogmatisme impitoyable qui tue l’esprit en s’accrochant à la lettre, ce qui empêche une rénovation complète de la vie et de l’enseignement de l’Église et bloque tout progrès sérieux dans le domaine de l’œcuménisme. » Extraits de son appel :
« … Ce fut quand je suis entré dans la nécessité de promouvoir la compréhension entre les différentes confessions, la reconnaissance mutuelle des offices et de la célébration de la Cène du Seigneur, la question du divorce, de l’ordination des femmes, du célibat obligatoire et du manque catastrophique de prêtres, mais surtout de la direction de l’Église catholique. Ma question était: « Où êtes-vous en train de mener cette Église qui est la nôtre? »
… La raison décisive de cette incapacité de réforme à tous les niveaux est toujours la doctrine de l’infaillibilité de l’enseignement de l’Église, qui a plongé notre Église catholique dans un long hiver. Comme Jean XXIII, François est en train de faire tout son possible pour souffler un vent frais dans l’Église aujourd’hui et rencontre une opposition massive, comme lors du dernier synode épiscopal, en octobre 2015. Mais, ne vous méprenez pas, sans une «re-vision » constructive du dogme de l’infaillibilité, un véritable renouveau ne sera guère possible. …
… Je suis dans ma 88e année et je peux dire que je n’ai ménagé aucun effort pour rassembler les textes pertinents, les ordonner dans les faits et par ordre chronologique selon les différentes phases de l’altercation et les élucider en les mettant dans le contexte biographique du Volume 5 de mes œuvres complètes. Avec ce livre à la main, je voudrais maintenant répéter un appel au pape que j’ai fait à plusieurs reprises en vain au cours d’une décennie d’altercation sur la théologie et la politique de l’Église. Je prie le pape François, qui m’a toujours répondu d’une manière fraternelle, de :
« Recevoir cette documentation complète et permettre une discussion libre, sans préjugés et ouverte dans notre Église sur toutes les questions non résolues et censurées en rapport avec le dogme de l’infaillibilité. De cette façon, l’héritage problématique des 150 dernières années du Vatican pourrait venir à terme avec honnêteté et s’accorder à la sainte Écriture et la tradition œcuménique. Ce n’est pas un relativisme trivial qui sape le fondement éthique de l’Église et de la société, mais un dogmatisme abrutissant et implacable qui ne jure que par la lettre, ce qui empêche la rénovation complète de la vie et l’enseignement de l’Eglise et bloque des progrès sérieux de l’œcuménisme. Il ne s’agit certainement pas de mon cas personnel où j’aurais envie d’avoir raison. Le bien de l’Église et de l’œcuménisme est en jeu… »


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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).