« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
Une autre détresse, dont vous avez déjà parlé, en Métiterranée, d’après un papier de Daniel Schnederman dans le Neuf Quinze d’aujourd’hui 5 juillet 2016.
09h15 le neuf-quinze
Le Monde, à bord de l’Aquarius
Ils sont 109 hommes, six femmes, et un enfant, qui sont montés hier à bord de l’Aquarius, au premier jour de sa mission. Ils viennent de Guinée Conakry, du Mali, de Côte d’Ivoire, et du Sénégal. A bord de l’Aquarius, se trouve une journaliste du Monde, Marilyne Baumard (1).
[Aquarius]
Et soudain, ce ne sont plus des chiffres, ce n’est plus une masse en perdition sur des canots, ce ne sont plus de simples silhouettes entrevues au 20 Heures. Ce sont des corps. Souffrants. Les six femmes « ont été brûlées sur le bateau par un jerrycan d’essence renversé sur elles ». Trois sont enceintes. Noura 15 ans, se demande comment elle va retrouver sa mère, qu’elle a dû laisser derrière elle en Libye. Sita, sa voisine, a traversé pour retrouver son mari. «Il est passé fin avril. Arrivé au sud de l’Italie, il a été transféré dans une ville dont j’ai oublié le nom… Qu’est-ce qui se passera pour moi si je ne le retrouve pas?» Noura n’est pas brûlée, mais elle aussi peine à marcher pour avoir été écrasée dans le canot pneumatique: «Quelqu’un est resté assis sur moi tout le temps. Je ne sens plus ma jambe droite de la cuisse au pied.» Ces paroles si précises que l’on recueille, lorsqu’on est seule journaliste à bord, avec un simple, un bon vieux carnet de notes.
L’Aquarius est un bateau affrêté par SOS Mediterrannée, association créée voici à peine un an à l’initiative de deux personnes, un capitaine au long cours allemand, Klaus Vogel, et une humanitaire française, Sophie Beau. Ils étaient désireux simplement de trouver une solution « indépendante et pérenne, en dehors des agendas politiques » aux drames quotidiens de la Mediterrannée. Une campagne Ulule triomphale leur a permis de se lancer. Résultat : l’Aquarius, donc, 77 mètres, cinq ponts, a laissé dimanche derrière lui le port sicilien de Trapani. Pas spécialement fin comme un oiseau, mais on doit être fier d’y être matelots. Toute la campagne d’été n’est cependant pas encore financée. Pour contribuer, voir plus bas. Hissez haut !
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Lilé