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L’Esprit est au travail parmi les laïcs, il n’est pas la propriété de la hiérarchie

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Le 19 mars 2016, le pape François a adressé une lettre au cardinal Marc Ouellet, président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Elle fait suite à la rencontre du 12 novembre dernier entre le pape et les participants à l’Assemblée plénière de cette même Commission sur le thème de « l’indispensable engagement des laïcs dans la vie publique » .

Pour le pape François, le cléricalisme est une attitude qui « non seulement annule la personnalité des chrétiens mais a tendance à diminuer et dévaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a mis dans le cœur de notre peuple. Le cléricalisme conduit à la fonctionnarisation des laïcs, les reléguant au rang de « garçons de course », bloquant ainsi les initiatives diverses, les efforts et l’audace, si je puis dire, nécessaires pour apporter la Bonne Nouvelle de l’Évangile dans tous les domaines de la vie sociale et surtout politique. Loin de booster les différentes contributions, propositions, le cléricalisme éteint lentement la flamme prophétique dont toute l’Église est appelée à témoigner au sein de son peuple. Le cléricalisme oublie que la visibilité et la nature sacramentelle de l’Église appartiennent à tout le peuple de Dieu (cf. LG, n. 9-14), et non seulement à quelques élus et illuminés… »
« … Partant de là, nous pouvons donc poser la question suivante : « que signifie l’implication des laïcs dans la vie publique ? »
« … Aujourd’hui, beaucoup de nos villes se sont transformées en véritables lieux de survie. Dans les endroits où la culture du gâchis semble s’être installée, il reste peu de place pour une espérance évidente. Là-bas nous trouvons nos frères ainsi que leurs familles, qui tentent malgré le fait qu’ils soient submergés par ces luttes, de survivre au milieu des contradictions et des injustices, tout en cherchant le Seigneur et voulant en témoigner… »
« …Il n’est point le berger qui dicte aux fidèles ce qu’il faut faire ou dire ; ils le savent aussi bien sinon mieux que nous. Ce n’est point le berger qui doit déterminer ce que les fidèles doivent dire dans telle ou telle situation. En tant que pasteurs, en communion avec nos fidèles, nous ferions mieux de nous demander que faire pour encourager et promouvoir la charité et la fraternité, le désir du bien, de vérité et de justice ; comment faire pour que la corruption ne s’installe pas dans nos cœurs ?… »
« Notre rôle, notre joie, la joie de pasteur est précisément d’aider et d’encourager … » Pour le pape François, les fidèles laïcs font partie du peuple saint de Dieu et par conséquent « sont les protagonistes de l’Église et du monde, que nous sommes appelés à servir et non à être servis par eux ».

découvrir le document dans son intégralité
– lire aussi « Y a-t-il un risque de « cléricalisation » dans l’Église ? « 
« Les laïcs ne sont pas le bras exécutif de l’évêque »

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).