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Murs

barbelesCi après, un article instructif trouvé sur le site de France Culture :

Le Monde se referme : Mur à la frontière mexicaine au cœur des débats de la présidentielle américaine, multiplication des barrières anti-migrants en Europe… Les murs, barrières ou clôtures pullulent depuis quelques années. 65 murs ont été construits et planifiés, soit 40.000 km de long, ou la circonférence de la Terre… dont la moitié depuis 2010 !
« On assiste à un phénomène de refermeture des frontières, depuis deux décennies », qui s’est accéléré ces derniers mois, notamment en Europe, analyse Elisabeth Vallet, interrogée par Thierry Garcin dans « Les Enjeux internationaux ».
murs-dans-le-monde « Le barbelé est un produit très en demande en ce moment ». Les matériaux (béton, électrification, sable…), les dispositifs (miradors, clôture discontinue ou non, quartiers séparés, forces militaires, technologie biométrique…), donc les coûts, les objectifs (lutte contre l’immigration, la contrebande, raisons de sécurité ou contentieux territorial…) et l’efficacité des différents murs sont particulièrement contrastés d’un pays à l’autre. Mais toutes ces fortifications signalent un même phénomène : une logique de fortification de la frontière. Alors que les « vieux murs » servaient à éviter que les conflits ne dégénèrent (Chypre, Inde / Pakistan, les deux Corées…), aujourd’hui, il s’agit de blinder la frontière, d’en faire une « sur-frontière ».

Elisabeth Vallet identifie quatre principaux problèmes, paradoxes ou apories, causés par les murs :
– Les murs ne servent à rien car ils induisent des logiques de transgression. On a dénombré 150 tunnels sous la frontière mexicano-américaine. Les trafiquants contournent les murs et barrières par la mer avec des sous-marins ou par les airs avec des drones… Ces stratégies de contournement sont multiples, de plus en plus sophistiquées et dangereuses à mesure que les murs se renforcent.
– Les murs viennent fracturer une zone transfrontalière, donc déstructurer une économie locale.
– Alors que les passages de frontières pouvaient être pendulaires, saisonniers, temporaires – on pouvait revenir en arrière, retourner dans son pays d’origine, ces murs empêchent paradoxalement ceux qui les ont franchis de ressortir du pays où ils sont indésirables.
– Les murs « invitent les mafias à la table de la frontière ». On ne peut plus franchir un mur sans faire appel à des structures criminelles, et de plus en plus criminalisées. Une situation plus grave que le problème originel est ainsi créée ».

En savoir plus :
– sur France Culture : Le monde se referme : la carte des murs aux frontières
– dans Courrier international : « Il y a une mondialisation du marché de la frontière fortifiée. Beau paradoxe, non ? »

Ecoutez trois émissions des Enjeux internationaux de France Culture consacrées aux murs:
* « Frontières. La multiplication des murs et autres barrières dans le monde », 31 mai 2016, avec Elisabeth Vallet : Ces murs ont des justifications, des fonctions, des efficacités très diverses. Ils illustrent bien le fait qu’on est loin de l’idéologie des années 80 selon laquelle il n’y a plus de souveraineté, plus d’État, plus de frontières, et que tout serait devenu interactions entre partenaires gentiment mondialisés.
* « Frontières. La multiplication des barrières et lignes de séparation dans le monde« , 11 mars 2015, avec Stéphane Rosière, professeur à l’université de Reims : Qu’il s’agisse de clôture, de grille, de ghetto, de zones de non-droit, de no man’s land , de zones démilitarisées (entre les deux Corée), etc. Discontinues ou non, urbaines ou non, pourquoi pullulent-elles ?
* « Murs, barrières, lignes de séparation : les points de blocage de l’émigration« , 25 septembre 2015, avec Elisabeth Vallet

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).