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Nous formons la même humanité !

pape-lesbos Ce qui suit ne transcende-t-il pas La politique ou ne ne nous révèle-t-il pas combien celle-ci est belle et noble quand il s’agit d’interpeller chacun pour susciter un bonheur de vivre ensemble fraternel ?

Voici trois faits « politiques » de l’actualité récente : Commençons rapidement par les moins heureux :
– J’apprends que Madame Lagarde, présidente du FMI ne paie pas d’impôts (Mais attention : c’est légal hein !) et exige des grecs, exsangues,qu’ils paient les leurs…
– Dans le même temps, la présidente du Brésil va être destituée : ainsi ont voté les députés cette nuit (eux-mêmes corrompus pour plus de la moitié et poursuivis par la justice !) … Au delà de cette décision, c’est tout le Mal, sournois, qui rôde pour que cette décision s’applique. Manipulation, mensonges, argent, corruption, fascisme d’extrême droite, violences… sous des parures de respectabilité et de souci de la vérité qui pousse tout un peuple dans l’oubli de son passé récent (dictature) et appelle la « Bête », celle qui divise, attise les haines, touche à la dignité des petits (femmes, noirs, exclus, homos…) et divise tout un peuple et des familles irrémédiablement pour de nombreuses années.

– Et puis cet éclair de lumière éblouissant que fut le geste du Pape François en rentrant de Lesbos avec trois familles musulmanes, car pour lui, « La religion n’est pas une dérogation. Tous les réfugiés sont fils de Dieu ». Un geste donc qui nous appelle « à une fraternité humaine qui dépasse le cadre des religions »… Face au naufrage humanitaire que vivent les migrants, « la seule « urgence » à promouvoir est une bouffée d’humanité », nous dit sur son site le Réseau Chrétien-Immigrés

Ténèbres et lumières planent sur le monde.
Combat.
Douleurs d’un enfantement où il faut quitter nos certitudes et nos sécurités pour accueillir la Nouveauté… Le passage n’est et ne sera pas aisé… Mais y a-t-il d’autres chemins qu’une remise en cause radicale de nos fonctionnements personnels et sociétaux, surtout en « Occident » ?
les Paroles du Pape interpellent le Monde : « Nous sommes venus pour attirer l’attention du monde devant cette grave crise humanitaire et pour en implorer la résolution… Nous espérons que le monde prête attention à ces situations de nécessité tragique et véritablement désespérées et réponde d’une façon digne de notre humanité commune. »
A titre personnel, comment ce Signe de l’Agneau égorgé mais déjà vainqueur peut-il nous ancrer dans l’Espérance, et même dans la certitude, que, déjà, « tout est accompli » ?
Relisons et méditons l’Apocalypse de Jean

C’est dans cette optique que je vous partage sans attendre cette réflexion de Jean Luc Mélenchon suite à cette visite du Pape à Lesbos et de son retour avec ces trois familles d’immigrés.
Comme quoi, quand les hommes se rejoignent en laissant parler leur cœur avec vérité et humilité, on ne peut que se réjouir de cette fraternité…
Xavier

melenchonLe commentaire de JL Mélenchon sur sa page Facebook :

VIVE LE PAPE !
Dans le petit vent glacé qui soufflait dans le nord, j’étais si loin de ce qui agitait la planète centrale, Paris et le grand miroir déformant du monde médiatique ! Mais j’ai regretté pour une fois d’avoir raté un instant lointain. Je me sentais si proche de l’idée qu’illustrait alors le pape en ramenant à la maison douze refugiés. La fraternité humaine est une valeur d’action et une vertu politique. Décidément l’Église a vraiment élu un chrétien cette fois-ci ! Je sais très bien tout ce que l’on peut objecter à son geste. Je le sais. Mais comme il n’existe pas d’issue « réaliste » « maintenant » « tout de suite » et « concrète », comme demandent les journalistes entre la météo et le dernier match de foot pour « décrypter » les problèmes, le pape met tout le monde au pied du mur spectaculairement, directement et magnifiquement.
Si personne ne veut entendre qu’il faut arrêter la guerre du pétrole et du gaz en Syrie et en Irak, si personne ne veut entendre parler d’arrêter « la libre circulation des marchandises » qui tue l’Afrique en construction, bref, si aucune des solutions rationnelles n’est plus entendue, que reste-t-il comme argument pour nous soustraire à l’infamie dont est coupable notre société dans ce moment ? Il reste l’évidente communauté de destin des humains. Il reste alors à la constater et à l’assumer envers et contre tout. C’est ce fond qui nous rend solidaires et qui a tiré de tous les périls dans le temps profond cette espèce de singe particulière que nous sommes.
Ces personnes qu’on nomme refugiés sont des êtres humains, donc nos parents dans l’humanité universelle. Les parquer, les maltraiter, les considérer comme des chiffres ou des phénomènes, comme des symptômes ou des sujets de polémique nous éloigne à bon compte de l’essentiel. Comment pouvons-nous accepter d’être complice de cette infamie qui les transforme en choses pour mieux masquer leurs visages concrets dont les regards nous brûleraient ? Notre indifférence de sauvegarde nous déshonore. Elle nous rend plus mauvais que nous l’étions déjà dans cette société « d’indifférence mondialisée » à la souffrance des autres transformée en spectacle comme un autre.
J’écris ces mots alors même que je n’ai jamais été partisan de la libre installation des migrants, ce qui m’a déjà été reproché ici et là. Je les écrits précisément pour que l’on entende le message. Si on ne change pas radicalement les manières de faire qui conduisent à cette situation, la civilisation humaine s’effondrera dans la barbarie. Quand 250 millions de personnes vont fuir les conséquences du changement climatique, on bénira la période où il n’y a en avait qu’un million à nos portes. Quand on aura fait durer les guerres du pétrole au Moyen Orient et que commenceront les guerres de pénurie de matières premières, on pensera avec nostalgie à ce moment où il n’y avait qu’un attentat tous les ans. Voilà pourquoi je salue le geste du Pape avec ardeur. Au-delà de toutes les raisons d’agir et de militer, il y en a une plus forte que toutes. Le geste du pape la fait éclater sous les yeux du présent glauque : nous formons la même humanité ! Et toute cette époque qui la met en danger matériellement la ruine aussi spirituellement en faisant oublier le devoir premier de fraternité.


– Intéressant de découvrir ensuite les commentaires sur sa page facebook
le blog de JJL Mélenchon
– voir l’analyse du journal Le Monde
– l’analyse du journal La Croix
le commentaire de François Vercelletto dans Ouest-France

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).