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Pas d’accord !

JeSuisLaVieNous voici aujourd’hui à un an des attentats de Charlie hebdo.
Depuis des jours, Médias divers s’en donne à cœur joie à l’occasion de la nouvelle parution et de la Une de cette revue.
Difficile de faire l’impasse sur cette « actualité » !
Je trouve déplacé ce dessin.
Ces caricaturistes ont beau faire du blasphème leur « religion », tout n’est pas permis. Ce n’est pas parce qu’il ont vécu un drame épouvantable qu’ils peuvent se permettre cet anticléricalisme primaire : ils montrent à la Une de leur journal le dessin d’un Dieu-assassin qui serait source de violences dans notre société …
Si la « religion », mal vécue, a été, et est encore malheureusement, source de divisions, de haines, de guerres, on ne peut pour autant la remplacer par une autre qui porte ces mêmes conséquences : la religion du blasphème.
Dieu ne peut être le bouc-émissaire de leur rancœur et de leur souffrance.
Nous pouvons comprendre leur animosité et leur tristesse face aux amis assassinés. Pour autant tout n’est pas permis.

– En tant que citoyens, il en va de notre « vivre-ensemble ». Nous sommes dans les fondements même de la République : la Constitution dans son article premier affirme : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »
A ce titre elle est garante du libre choix d’adhérer ou non à une religion et exige la nécessité de ne pas imposer la sienne aux autres.

calais– en tant que croyants, les chrétiens, aujourd’hui, ne cesse d’appeler à la Paix, à la compassion, au vrai pardon.
Le Pape François fait de cette année, l’année de la miséricorde.
Bon nombre d’association sont au combat, sur tous les fronts, pour les droits de l’homme : à Calais, au ccfd, Cimade, Acat, Secours catholique, etc… Jamais leurs engagements n’a été aussi important. Ils le font au nom de leur foi, avec conviction.

Aussi le caractère irrévérencieux et provoquant de cette Une, relayée parfois avec complaisance et sans esprit critique (difficile aussi quand Charlie hebdo est devenu intouchable !) par les médias, ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : la nécessaire unité entre les hommes. Unité dans la diversité. Diversité dans le respect des approches des uns et des autres. Ça, ce n’est jamais acquis. Nous serons toujours en tension vers cette communion.
L’article 4 des droits de l’homme stipule : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. ». A commencer par la liberté d’expression…
Et là, il y a nuisance et scandale vis-à-vis de ceux que le Christ appelait les « petits ».
Restons lucides et vigilants : trop d’ hommes et de femmes ont donné leur vie pour cela. Il en va de la démocratie et de la venue de la beauté de l’homme en chacun.
Quand au reste, manifestons la plus grande indifférence face à ces insultes et ces provocations.
Inutile de jeter de l’huile sur le feu, mais exprimons fermement notre désaccord.
Et prions pour ces personnes en mal-être, poussées à de telles extrémités.
Xavier

voir aussi l’article de JC Guillebaud dans la Vie : « Vous avez dit « blasphème ? »

4 Comments

  • Merci pour ce beau message de paix et de respect de notre différence à chacun, qui fait notre identité et la richesse de l’humanité.
    Si nous étions tous semblables, la vie serait sans relief et un tableau gris, sans sa belle palette de couleurs.
    J’approuve la phrase que je connaissais, sur la liberté. J’ai en tête une parole qui m’a été donnée pour ma propre vie et je vous la restitue. « Ne soyez pas objets de scandale ». Je ne lis pas La Vie, mais je trouverais bien quelqu’un qui me le prêtera.
    (Que représente la photo ? Elle est inquiétante.) Si vous voulez publier mon commentaire, pas de problème. Je trouve qu’un courrier des lecteurs serait bien. Merci pour ce que vous faites. Marie.

  • merci Marie de ce commentaire.

    La photo illustre le texte en montrant l’engagement des chrétiens dans la cité : elle représente une file d’attente de migrants à Calais qui font la queue pour recevoir de la nourriture distribuée par des associations chrétiennes.

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    Cordialement

  • Notre fils aîné a acheté ce journal, et je m’étonne que ce barbu hirsute de la 1ère page, puisse avoir un quelconque rapport avec le Dieu qui « combat pour les droits de l’homme : à Calais, au CCFD, Cimade, Acat, Secours catholique, etc.. » , combat auquel j’essaie de participer aussi à ma façon. Voilà pourquoi je n’arrive pas à être choqué comme vous.
    Même s’il comporte des articles de fond, c’est avant tout un journal satirique et provocateur, ce que vous semblez un peu oublier. On peut défendre cette liberté de dessiner, sans « la sacraliser » (Saint Charlie!).
    Personnellement, je n’ai pas trouvé les dessins de ce numéro spécial très drôles, et sans Cabu, Charb, Wolinski, Honoré, je ne souris presque plus, et c’est pourquoi je n’ai pas envie d’acheter ce journal , comme vous ne l’achetez sans doute pas, car il peut choquer vos convictions personnelles.
    En ce qui concerne Jean Claude Guillebaud, je ne crois pas qu’il aurait la même approche que vous de la page de couverture, même s’il défend Delfeil de Ton, accusateur de Charb, tout juste après l’assassinat de ce dernier, ce qui n’est vraiment pas très « chrétien » au sens où je l’entends…..

  • « L’ affaire Charlie » a pour but de nourrir la controverse. En ce sens, la Une de ce journal a « bien » rempli son rôle. Mes « convictions personnelles » face à ce journal « satirique et provocateur », comme vous le dites, sont de l’ordre de l’indifférence. Du journal lui-même, je m’en moque comme de l’an quarante. Il dit et fait ce qu’il veut et je ne suis pas obligé de l’acheter.
    Les problèmes sont ailleurs. Car il n’y a pas que de la controverse dans ce qui se passe. Et plus que d’être choqué, je suis lassé de ces manières de faire qui manquent de respect, de tolérance et cela au nom de la liberté.
    – Car voila un media qui véhicule comme une obsession depuis des années l’ idée que toute religion est par essence créatrice de violence et qu’il faut les éradiquer par tous les moyens. Elles sont, à leur yeux, porteuses d’obscurantisme et entretiennent leur fidèles dans une dépendance infantile. Il faut donc s’en débarrasser.
    Est-ce vrai ? Bien sûr que non ! l’outrance est mauvaise conseillère et insidieusement elle fait admettre comme vérité ce qui est mensonge.
    – en second lieu, « il y a le triste paradoxe d’un monde de plus en plus attentif au politiquement correct au point de frôler le ridicule, mais qui ne veut ni reconnaître ni respecter la foi en Dieu de tout croyant, quelle que soit sa religion », observe le quotidien du Vatican.
    Le journal cite le président du Conseil français du culte musulman, Anouar Kbibech, qui a estimé que cette caricature « blesse tous les croyants des diverses religions » et n’aide pas à la cohésion de la société française en un moment difficile.
    Je refuse donc , au nom d’un vivre ensemble harmonieux, que soit donné en pâture des articles qui prêtent à la violence et aux luttes fratricides. Or, malheureusement, nous sommes en plein dedans. Notre société a besoin d’autre chose que ces provocations.
    – enfin, il nous faut dépasser une certaine forme de condescendance, nous dit René Pujol dans un article (à découvrir ici).
    Cet ancien directeur de l’hebdo « Le Pèlerin » affirme dans son article :
    « … Le fait d’avoir dirigé, pendant une décennie, un grand magazine populaire m’a définitivement rendue insupportable cette condescendance vis à vis de celles et ceux qui se montrent réfractaires ou incapables d’accéder à ce «vrai» niveau de lecture et s’en tiennent, bêtement, au premier degré. Heureux les «pauvres en esprit», certes, mais honte aux pauvres d’esprit !
    … Je revendique le droit de lire dans cette une de Charlie ce qu’elle montre vraiment : le Dieu d’Abraham désigné comme assassin des journalistes de Charlie Hebdo. Je me sens libre de dire que c’est à la fois injurieux et con ! Je me sens autorisé à avancer que le prétendu «second niveau» de lecture n’est jamais qu’une feuille de vigne, au sens biblique du terme, destiné à couvrir pudiquement un discours anti-religieux en pleine érection. »

    Le discours est rude. Il l’est encore plus à la lecture de la totalité de l’article en question . Il illustre bien le danger, sous couvert de démocratie, de respect des différences, de magnanimité, du droit à l’expression libre, de pouvoir faire et dire ce qu’on veut. Non ! « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. ».
    Dans ce qui se passe, elle est dévoyée.

    Je fais mienne l’approche de René Poujol : Je revendique aussi ce droit de contester cette caricature et la liberté d’avoir cette opinion.

    lire l’article de René Pujol

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).