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« Vivre, c’est naviguer dans un océan d’incertitudes… »

6585374Voici une analyse lucide sur l’état de notre monde … Il s’agit d’un entretien d’Edgar Morin, philosophe et sociologue,  donné au magazine Terra Eco sur la thématique « Notre futur ». Lucide, mais en aucun cas désespérant, au contraire… Avec lui, ne partageons-nous pas cette approche commune et cette conscience qui « vise à remettre l’homme au centre de la politique, en tant que fin et moyen, et à promouvoir le bien-vivre au lieu du bien-être » ? Il réveille les consciences et les laisser-allers pour nous provoquer à un sursaut, pour sortir de nos aveuglements et apprendre à lire les « signes, malheureusement dispersés et minoritaires, qui nous permettent de penser que nous pouvons apercevoir des voies de salut »  à travers la créativité de la société civile.  Le philosophe se dit affligé par la pauvreté de la pensée contemporaine, mais affirme déceler sur la planète de multiples signes, certes atomisés, qui augurent de futures métamorphoses. Pour lui qui a traversé le XXe siècle, c’est dans « l’inespéré que réside l’espoir », face à ce qu’il appelle l’hydre :  l’hydre du fanatisme religieux et la surexcitation de l’hydre du capital financier. Prenons le temps de lire, relire et de méditer ses réflexions.  D’accord ou pas d’accord, elles méritent notre attention. … Elle ne sont pas pas celles d’un « Père de l’Eglise », mais celles d’un véritable frère en humanité !
Extraits : Edgar Morin, comment va notre monde ? rechauffement-climatique-urgence-avertissent-experts-42qIl va de mal en pis. Les processus qui nous poussent vers des catastrophes – dont on ne peut prévoir ni la date ni l’ampleur, mais qui seront certainement interdépendantes – continuent. Je pense à la dégradation globale de la biosphère. Les Etats ne sont pas prêts à quitter à la fois ce qui constitue leur égoïsme et leurs intérêts légitimes. Je pense à la prolifération des armes nucléaires qui se poursuit, au recours à l’énergie nucléaire pacifique, dont aucun effort sensible, hormis quelques exemples locaux, comme en Allemagne (Le pays va abandonner totalement l’atome d’ici à 2022, ndlr), ne vise la réduction massive. Je pense, bien entendu, à l’économie, qui est non seulement dérégulée, mais saute de crise en crise. Ce système est dirigé par des économistes dominants qui représentent la doctrine officielle pseudo-scientifique et continuent de nous assurer que tout va bien. Je vois l’Europe toujours au bord de la décomposition, sans que l’élan nouveau d’une métamorphose ne se produise. J’observe la domination insolente de la finance sur le monde qui dure, y compris à l’intérieur des partis politiques. Le poids de la dette que l’on fait peser sur nos têtes sans que l’on essaie de réfléchir pour voir si elle est remboursable et quelle est la part justifiée… Enfin, j’ajoute à cette crise économique et de civilisation ce paradoxe incroyable qui fait que l’on continue à apporter comme solution aux pays – qu’on appelle – en voie de développement ou en cours d’émergence, la solution du monde occidental, alors que notre civilisation elle-même est en crise. Notre civilisation malade, voyez-vous, se propose comme une médecine pour les autres ! Elle apporte avec elle la dégradation des solidarités  Lire la suite Lire aussi l’interview donné lors de la sortie de son livre « La voie » en 2010 dans Rue89

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Tenter de trouver avec notre prochain un terrain commun d’humanité
« Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils soient. Un temps de partage de notre amitié, de notre joie. [...] Un temps de prière, aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment- là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre-ensemble. »
Père Jacques Hamel
dans le bulletin paroissial de l’église Saint-Étienne, en juin, avant son assassinat
La compassion est en train de quitter notre monde

" "A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitrise et qui est assez proche, au fond, de l'agapê des chrétiens.
Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l'esprit.
La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent".
Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens."

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence en 2015 à Briec-de-l'Odet (29).